2009,
TREK A LAPRAK, GUMDA ET LAPSIBOT |
Chers amis Laprakis,
Je me réjouissais, comme chaque année à cette époque, de faire
mon pèlerinage à Laprak et de retrouver tous les enfants et amis
laprakis qui ont pris une grande place dans ma vie et dans mon
coeur. J’ai joué cette fois de beaucoup de malchance et une
semaine stressante conjuguée à une grande fatigue m’ont empêché
de me concentrer sur ce voyage et de bien me préparer à ce
départ. Sachez que je suis très triste d’avoir été contraint par
les événements à renoncer à ce rendez-vous annuel qui est pour
moi d’une importance capitale, et donc de ne pouvoir être avec
vous pour fêter notre amitié, inaugurer le nouveau bâtiment
d’internat et rendre hommage pour l’occasion à notre cher Michel
Fouler.
Mon ami Sunar qui est à l’origine de notre association et de
tout ce grand mouvement de solidarité saura tout à fait me
représenter car il me connaît bien et sais parfaitement combien
je suis attaché à Laprak et à ses habitants.
Je voudrais aussi saluer nos nouveaux amis de Gumda et Lapsibot
et les assurer de notre soutien et de notre amitié.
Je souhaite à tous, Français et Népalais, de vivre ensemble au
cours de ces journées de rencontre et de partage de beaux et
joyeux moments.
Namaste
Christian





RECIT ET IMPRESSION D'UNE MARRAINE :
De Barpak, dernier village avant notre destination,
nous prenons le chemin qui serpente…
En montant… On prend vite de l’altitude et notre campement
parait tout petit, on fait souvent
des haltes, nos porteurs aussi, nous sentons bien que nos
jambes et notre souffle sont mis
à rude épreuve, des marches de pierre inégales se succèdent. Le
paysage est magnifique… Prendre des photos et admirer le paysage
permet de nous reposer. Nous arrivons sur une grande prairie
d’altitude : les rhododendrons véritables grands arbres fleuris
blancs, roses
et rouges nous récompensent de nos efforts. On prend le temps de
gouter le paysage, d’admirer le massif proche des Ganesh Himal
de 6900 à 7111 m. Sunar partage avec nous
la lecture de ce beau pays qui est le sien. Et enfin nous
descendons vers Laprak… et nous sommes émus de découvrir ce
village, lieu et symbole de l’association que nous avons tous
rejointe grâce à l’enthousiasme de ceux qui sont venus pour nous
en parler... et déjà nous voyons une foule colorée formant une
haie d’honneur pour nous accueillir.
Chaque escalier descendu
nous rapproche de ces villageois, femmes, enfants, hommes qui,
au fur et à mesure de notre passage, nous offrent des colliers
de fleurs cueillies dans la montagne en nous saluant du Namasté
rituel... et ça dure, de marche en escalier jusqu’au milieu de
la cour de l’école.
Entre lire le récit de l’arrivée dans les villages et le vivre,
il y a les pétales salés de nos larmes d’émotion. On se sent
honoré et fêté d’une façon qui nous semble démesurée... comme si
ces saluts s’adressaient à une partie extraordinaire de notre
être que nous ne connaissons pas encore... Namasté ! Les bras
chargés de fleurs, nous gagnons une salle de classe où notre
groupe est accueilli pour les présentations par Lok le
directeur, Mar Singh, les institutrices
et instituteurs et les femmes du comité du village.
Le soir nous assistons à un spectacle de danses traditionnelles
organisé par les femmes et nous chantons presque en chœur et
dans la joie quelques chansons répétées le soir sous la tente
dans la bonne humeur. Nous avons aussi le plaisir de danser avec
les villageois sur des chants népalais dont notre préféré qui
nous a accompagné sur les sentiers et que nous apprennent
nos amis sherpas : Resham Firiri :
Mon cœur flotte comme la soie dans le vent
Je ne peux décider si je m’envole ou reste sur la colline
L'accueil à Laprak fut comme à chaque année inoubliable.
Tout le village
était là
pour nous souhaiter
la bienvenue
avec poudre rouge et fleurs
à profusion
et cris de joie des enfants.
HOMMAGE A MICHEL
Le
lendemain matin, sous un grand soleil, lors d’une touchante
cérémonie en présence de tous les écoliers,
des enseignants et des habitants, nous rendons hommage à
Michel, trésorier souriant et dévoué de l’association, décédé
récemment ; une plaque commémorative posée sur un des bâtiments
de l’école témoignera de son attachement à ces chers villages.
Les élèves de l'école pendant la cérémonie en
mémoire de Michel.
Michel,
Aujourd'hui, les Amis de Laprak, français ou népalais, sont
tous là, près de toi, par le cœur et par l'esprit, pour te
témoigner leur affection, t'exprimer leur chagrin, te dire
Au revoir et Merci!
Ton courage, ta volonté et ton ardeur de vivre n'ont hélas
pas pu vaincre la maladie et tu nous as laissés seuls,
tristes
et désemparés. Tu es parti sans crier gare, beaucoup trop
tôt, beaucoup trop vite et tu nous manques infiniment...
Par cette pierre gravée qui porte ton nom et le mantra le
plus sacré, nous voulons ici solennellement, au nom de tous
ceux qui, grâce à notre association, t'ont connu, aimé,
estimé, au nom aussi de tous les habitants des villages
népalais que nous aidons et qui te doivent beaucoup, te
rendre un vibrant hommage :
Ta grande générosité, ton efficacité sans faille, ton
dévouement inlassable à notre cause, ton enthousiasme
débordant
et contagieux, ton amour du Népal et des Népalais vont nous
faire désormais cruellement défaut. Nous allons bien sûr
poursuivre notre action, du mieux que nous pourrons mais,
sans toi, ce sera tellement plus difficile.

A Laprak, Gumda et Lapsibot, dans ces villages qui te sont
chers, chez tous ces enfants que tu aimes, tu laisses des traces
indélébiles, tu es présent pour toujours, le vent épellera ton
nom quand il fera claquer
les drapeaux de prières.
Namaste Michel et merci pour tous ces bons moments partagés !
Je sais que là où tu reposes maintenant, au paradis de
Bouddha ou dans le cœur des gens de bien, tu nous suivras,
nous guideras, nous donneras la force et la sérénité pour
continuer, d'un pas ferme et assuré, notre chemin...
INAUGURATION DE L'INTERNAT
Nous inaugurons l’internat fraichement terminé dont les trekkeurs de l’an
dernier avait vu poser
la première pierre. Là, des enfants venant de villages éloignés pourront
dormir.
Loulou a lu le discours,
que Christian avait préparé, devant les enseignants et les
élèves de Laprak, puis Sunar a traduit le texte en népali
Michel aimait particulièrement
ce village où il se sentait comme chez lui et où les villageois
l'accueillaient comme un des leurs.
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