11 et 12 avril
Samedi matin, 7H00 : le grand
jour est arrivé ! Nous nous retrouvons tous dans le hall de
la gare de Belfort, excités en enthousiastes à l’idée
du superbe voyage qui nous attend.
Après trois heures et demie de train, nous retrouvons les
Touya sur le quai de la Gare de l’Est. Ils nous
distribuent à chacun un anorak que nous devons donner à
Sunar pour son agence de trekking. Nous les revêtons
et c’est une troupe en uniforme rose, violet et vert qui
sort de la gare pour se rendre à l'aéroport. Enfin, nous
voilà installés dans l’avion, un Boeing 747 d’Air-India.
Maryse, assise à côté d’un hublot, et une peu stressée,
surveille le déroulement des opérations. Rien à signaler
pendant le vol
qui durera environ 8 heures. A 2H30 ( heure de Paris, soit
6H, heure locale), nous atterrissons à Delhi. A la
sortie de l’aéroport, un petit bus nous attend pour nous
emmener prendre le petit déjeuner avant de rembarquer pour
Katmandou.
Il fait déjà chaud et le bus est plein de moustiques ! Mais
à part quelques camions Tata, une ou deux vaches, et les
coups de klaxon pour doubler,
je n’ai pas encore vraiment l’impression d’être en Inde.
A 11H15, nous embarquons dans un Airbus, et cette fois, oh
miracle,
nous décollons sans incident ni retard. Cette fois le vol ne
sera pas long : une heure et demie. Et nous pouvons admirer
les sommets enneigés
de l’Himalaya qui se découpent dans le bleu du ciel,
au-dessus de la mer
de nuages. C’est vraiment magnifique et les photographes
s’en donnent
à cœur joie! Puis l’avion commence à perdre de l’altitude,
et nous découvrons un paysage superbe de montagnes creusées
de profondes vallées. Enfin nous voilà à Katmandou !
Nous
retrouvons Sunar à la sortie avec monsieur Basnet de
"Ice Pegs Népal". Avant
de monter dans le petit bus qui va nous conduire
à l’hôtel, chacun reçoit un collier de fleurs en signe
de bienvenue. Le voyage a été long (27 heures depuis notre
départ de Montbéliard), il fait chaud
et nous sommes tous un peu crevés… Après avoir pris
possession de nos chambres et goûté le plaisir
d’une bonne douche, nous partons à pied, guidés par
Christian à travers les ruelles, pour une première
découverte du centre de Katmandou.
La foule, le bruit, les vélos, les motos et les rickshaws
qui nous frôlent, évitant on ne sait comment la collision,
cette fois, pas de doute, nous sommes au Népal ! Une petite
promenade, dans Durbar Square pour admirer dans la lumière
du soir ses palais et ses temples… Et la soirée se termine
dans une salle de restaurant rien que pour nous où nous
dégustons
un menu spécial très largement arrosé de Raksi (l’alcool
local qui titre paraît-il 75 degrés !). C’est à cette
occasion que nous faisons chacha
pour la première fois (trinquer en népalais) et que la
renommée de Roger
en tant que vedette de cinéma est internationale puisqu’il
est reconnu même à Katmandou ! Martine
13 avril
Ce lundi matin, un guide
népalais parlant un français impeccable nous invite
à
découvrir le Durbar Square de KTM, la ville de Patan et le
temple de Swayambunath. On découvre tout d’abord le
Kasthamandap, temple dédié à Naradevi, déesse terrible.
Autrefois on y faisait des sacrifices humains, maintenant on
y perpétue des sacrifices d’animaux. Ce temple est fait,
selon la légende, du bois d’un seul arbre et comme il en
restait, il fut construit
à côté un autre petit temple, lieu de rencontre aux 16ème et
17ème siècles de ceux qui venaient de Chine et d’Inde.
Détruit en 1934, il fut rénové en 1975. En sortant sur la
droite, on trouve le palais
de la Kumari, datant du 19ème siècle, demeure
d’ une jeune vierge newari , vénérée comme
l’incarnation de la déesse Taleju (forme de la déesse
hindoue Durga) Magnifiques boiseries en teck , sculptées de
scènes mythologiques. Sur la gauche , l’ancien Palais Royal,
endroit sacré. De grandes fêtes y ont lieu avec sacrifices
de boucs
et de buffles : C’est la "Kalaharatri" ou "nuit des morts".
Plus loin - le temple de Jagannath au toit à deux étages
- la statue de Kala Bhairab
(aspect le plus effrayant du dieu Shiva) - le temple de la
déesse royale Taleju – un arbre sacré, le Pipal, aux
feuilles en forme de cœur, dédié
au dieu Vishnou, le Bouddha de la compassion, statue
restaurée au 17ème siècle et qu’ on promène chaque année sur
un char dans toute la ville.
Puis nous arrivons dans le quartier d’Asan avec la place
d’Asan Tole vers laquelle convergent six rues et le temple
d’Annapurna, dédié à la déesse des champs et des cultures.
Ah ! Aujourd’hui est un jour particulier
au Népal : nous sommes en effet au dernier jour de l’année
2054 et demain
nous serons le 1er Baishakh 2055 !
Aie !
j’ai pris soudain un sacré "coup
de vieux"! Nous prenons le bus pour Patan . Au passage, nous
découvrons le nouveau Palais Royal et en face "King’s way",
les Champs-Elysées népalais, puis le palais du lion
et le palais de justice. Nous finissons le trajet à pied
pour rejoindre le centre de Patan. Arrêt à la terrasse
d’un restaurant où le guide nous invite à déguster
des "momos", sorte de gros raviolis cuits à la vapeur.
Un vrai délice ! Autrefois Patan s’appelait Lalitpur,
c'est-à-dire la ville des arts. On y fait des statues en
laiton et en bronze. La ville est surtout bouddhiste. La
plupart
des habitants sont des Newar. Sur le Dubar Square de Patan,
le Palais Royal bâti aux 17ème et 18ème siècles, aujourd’hui
musée historique. On pénètre dans la cour par une belle
porte flanquée de deux lions. L’avancée des toits est
soutenue par des statuettes en bois datant
du 7ème siècle. A cette époque, elles n’avaient pas de bras,
ils ont été rajoutés vers le 16ème siècle. Sur la
droite, l’autel de la déesse Taleju : deux statuettes
représentant, l’une la Déesse Gange sur une tortue,
l’autre la déesse Jamuna sur un crocodile. Un peu plus loin,
on arrive
au temple d’or ou Kwa Bahal, gardé par des lions peints,
aujourd’hui monastère bouddhiste, puis c’est le temple de
Kumbeshwar dédié à Shiva, avec un toit à cinq étages : sur
la droite, un temple dédié à Parvati vénérée chaque jeudi
par les femmes népalaises et sur la gauche, un petit temple
rouge. Au centre de l’eau coule sans arrêt dans deux
bassins :
on dit que cette eau vient du lac sacré de Gosainkund situé
à 4500 m d’altitude. En juillet, c’est la fête de Janai
Purnima au cours de laquelle
les brahmanes et les Chhetris remplacent le "cordon sacré"
qu’ils portent
au travers de l’épaule gauche. Auparavant, ils doivent se
purifier avec
de l’eau du lac sacré . En grimpant sur la terrasse d’un
petit bâtiment,
on a une vue superbe sur tous les temples avec en toile de
fond une partie de la chaîne
himalayenne : C’est absolument superbe, quelle
merveille ! |
Maintenant départ pour
Swayambunath.
En
chemin arrêt dans un camp
de réfugiés tibétains et découverte d’une fabrique de tapis.
Les femmes tibétaines ont les doigts agiles et expérimentés.
Assises sur des coussins, elles tissent inlassablement, en
chantant,
des tapis épais et magnifiques : de vrais chefs d’œuvre !
Swayambunath signifie "celui qui est né de lui-même".
Sur cette colline sacrée, on découvre le fameux temple
des singes
avec son superbe stupa surmonté d’un bloc carré et doré dont
les quatre faces sont ornées des grands yeux du Bouddha .
Tout l’édifice est entouré de moulins à prières . Il se
dégage de ce lieu une sorte de paix profonde,
de calme, de sérénité. On reste là longtemps à contempler en
contrebas Katmandou et sa vallée. Nous redescendons de ce
lieu magique par de longs escaliers très escarpés.
Retour à l’hôtel où nous attendent Sunar, sa femme Lalamaya, ses trois enfants
et son frère. Nous allons alors tous ensemble fêter la nouvelle année dans un restaurant. On se faufile pour y arriver
à travers la foule. Des danseuses
en
costume local, accompagnées de musiciens, font un petit spectacle
sur le kiosque
d’une petite place proche
de notre hôtel.
La soirée est fort sympathique, le repas népalais varié et délicieux, les danses
népalaises quelque peu "occidentalisées"
mais amusantes.
Puis c’est le retour à l’hôtel à pied….Seuls comme
des grands. Nous retrouvons
notre chemin sans trop de problèmes .
Il est tard, la journées a été longue, on
est bien fatigué….
Bonne nuit et bonne année…népalaise à tous !
Jo
14 avril
C’est le premier jour de l’an de grâce 2055, mais
c’est aussi et surtout
pour nous
le départ de notre trekking. Nous nous rendons
à la sortie
de Katmandou en taxi, un bus nous y attend pour nous emmener
à Gorkha . Certains porteurs recrutés par Sunar sont là. Ils chargent
les sacs
et
les fournitures que nous amenons
à Laprak. Nous sommes
un peu fébriles.
Nous quittons Katmandou et traversons des paysages
de cultures en terrasse.
De nombreux casseurs de cailloux travaillent
avec une massette le long de la route. Nous commençons à apercevoir
des sommets enneigés: le Manaslu,
le Ganesh Himal, les sommets
de la région du Langtang. A signaler un petit arrêt sousou-tchaï massala . Nous reprenons la route le long
d’une large rivière, la Trishuli,
où de nombreux groupes font du rafting (une
idée pour une autre année ?). La route de Gorkha est la seule de toute la
région,
le trafic y est important et déconcertant . Ca klaxonne beaucoup,
et nous, sur
nos sièges,
nous n’en menons pas large…
Nous descendons à l’hôtel Sangrila. Ici pas de juke box mais des vendeurs
d’instruments de musique qui, après quelque airs du pur cru népalais, nous
jouent "Frère Jacques" puis "Alouette, gentille alouette". Et après le bec, les
yeux, la tête, le cou, le ventre et les ailes, inutile de rappeler ce que l’on
plume,
n’est-ce pas Christian et Maryse !Jusqu’à Gorkha, nous continuons de chanter.
A noter une nouvelle adaptation de la Mère Michel, qui n’a plus perdu
son chat
mais
sa banane…Arrivés à Gorkha, après plus
de cinq heures
de route, nous
visitons
le local de l’association Ice Pegs Népal. Monsieur Kul Bahadur Basnet,
qui est, avec Sunar, à l’origine du projet de Laprak
et qui nous accompagnera
pour le trekking nous présente l’association
et ses objectifs pour aider Laprak
. Il nous offre une petite collation qui est, ma foi, la bienvenue.
Puis c’est le grand départ. Tout le monde
s’affaire: chaussures de montagne, sacs
à dos, gourdes, appareils photo… Sunar a recruté d’autres porteurs et en moins
d’une demi-heure tout le monde se met en marche. Laprak nous voilà ! Au dessus
de la ville, nous visitons l’ancien palais
des rois
de Gorkha qui sont à l’origine
de la dynastie actuelle. Deux petites heures de
marche et de marches, certaines d’entre nous s’en souviendront longtemps, sous
un soleil de plomb, beaucoup
de photos de gens croisés sur le chemin, et hop, nous voici déjà arrivés à notre
premier campement. Des petits tabourets en rotin nous attendent, ainsi qu’une
collation (bis repetita placent) ;
des enfants chantent et dansent
à proximité sans faire attention à nous.
Il fait beau et chaud. Devant nous,
la
chaîne de l’Himalaya. La vie est belle !
A la tombée
de la nuit, les filles vont de leur côté, les garçons du leur pour
aller se laver à la fontaine. Pas de full monty, ou plutôt pas encore. Le repas
du soir est mi occidental, mi oriental : momos et frites. On prend goût au
service sous
la tente repas. Après un petit tour à la tente "sousou ou plus", chacun
regagne sa tente. Et en route pour la joie… Sébastien
15 avril
Après une première journée sous un soleil de plomb, la
nuit fut appréciée
et fort régénératrice. Le côté pénible du lever, trop
matinal à mon goût
(si vous aimez
les grasses matinées, un trek au Népal
est fortement contre indiqué) est amplement compensé par le paysage grandiose
qui sert de toile de fond à notre campement.
Pour le premier petit déjeuner de notre trek, nous
"snobons" les petit tabourets
en rotin transportés pour
le confort
de nos petits derrières occidentaux (ce refus
du
" luxe " ne durera guère. Chassez
le naturel…). Tout ce
que nous avalons (corn flakes, omelette
aux herbes, toasts beurre-confiture,
thé ou chocolat chaud) se transforme en délice exquise par la magie de la
chaîne himalayenne qui s’offre
à nos yeux.
Sunar nous désigne du doigt les sommets majestueux
qui dominent l’horizon.
Il hésite sur le noms de certains, consulte une carte qui ne lève pas vraiment
les hésitations. Qu’importe les noms! D’ouest
en est: L’Annapurna sud
(7 273 m),
le Larke Peak, le Peak 29, l’Himal Chuli et le Buddha Himal… Nous quittons le camp presque à regret tant l’endroit est beau et nous
nous
éloignons. Nous traversons
de jolis petits villages
et croisons des groupes d’enfants qui nous sourient. Nous nous arrêtons auprès de l’un d’eux et en
pédagogues incorrigibles que nous sommes, nous apprenons à ces gamins très
réceptifs "Alouette" dans sa double version chantée
et mimée.
Un peu plus loin, la vue sur l’Himal Chuli
est si impressionnante que nous ne
résistons pas au plaisir d’être immortalisés
sur du papier photo.
Un tel décor ne se voit pas tous les jours.
Il va d’ailleurs servir pour l’affiche
du prochain film népalais de Roger !!! Nous nous arrêtons vers 11
h 30 pour le déjeuner. Sur un terrain plat devant une école et une nuée
d’enfants entoure bientôt notre star
de Roger. Bien installés à l’ombre d’un grand pipal,
nous savourons
notre citronnelle |