LES AMIS DE LAPRAK

 


ACCUEILCALENDRIER  DONS ET PARRAINAGES CONTACTS


 
1998, TREK A LAPRAK, SUITE

quotidienne sous l’œil amusé des enfants qui sont là pour attendre
les résultats des examens dans la classe supérieure.
Evidemment, nous sommes un peu cabotins et, Maryse à la baguette,

nous ne résistons pas au plaisir de chanter notre grand succès "Alouette"
à ce public nombreux et qui nous semble déjà acquis ! Roger pose pour nos objectifs parmi ses nombreux fans. Un de nos porteurs joue les singes
en grimpant dans un bambou géant et se taille un beau succès.
Nous reprenons notre route a vers Khanchoc, lieu de notre prochain bivouac. Sunar décide d’installer le camp avant le village dans une orangeraie située
sur deux terrasses. Certains d’entre nous se rendent au village pour acheter de l’eau minérale et des tongues. Sur le chemin, nous croisons un petit garçon aux yeux bleu-vert extraordinaires et dont le regard est fascinant.
Je lui offre un stylo où dans le capuchon, un avion survole les monuments
de Paris. Il comprend vite qu’en inclinant le stylo, on peut faire bouger l’avion. Il appelle ses copains pour contempler cette petite merveille
de la civilisation occidentale et fait au passage quelques jaloux
(Je lui ai conseillé de planquer son trésor pour quelque temps).  Désaltérés,
nous rentrons au camp où nous attendent un marchand de bière, le petit garçon aux yeux bleu-vert et deux de ses copains. Avec le stylo magique "from Paris", les deux copains écrivent en népali leurs noms sur mon cahier
mais visiblement mon copain ne sait pas écrire. Alors à défaut d’écriture, mon stylo le fera rêver à Paris et à l’avion qu’il ne prendra sans doute jamais…
On nous signale un robinet tout en bas
du village: l’aubaine pour ceux qui souhaitent faire une "grande toilette" !Avec Daniel, Roger et Sébastien, nous rejoignons au point d’eau indiqué Brigitte et Frédérique en train de faire leur petite lessive "à la main". Elles ne sont pas seules : une jeune népalaise fait aussi
sa lessive, en utilisant la même technique, et remplit des jarres en compagnie de quelques enfants.
L’un d’eux dit à Sébastien : "My name is photo !" Le nombre de spectateurs ayant quelque peu diminué, nous commençons à nous laver sous l’œil amusé des gamins. Cette fois encore, on n’enlèvera que le haut !Seul Roger s’isole un peu et, profitant de la pénombre, tente le "full Monty".
Bravo! Un jeune garçon essaie mon savon et mon déodorant mais il faut
lui montrer les endroits à "désodoriser" si j’ose dire…Un vieux monsieur
nous explique comme il peut que ce réservoir d’eau est destiné uniquement
à la consommation des villageois : trop tard, nous avons fait couler beaucoup d’eau pour ne laver que la partie supérieure de nos individus!
Entre temps, la nuit est tombée et c’est dans une semi obscurité que
nous regagnons le campement pour le repas du soir. Au menu : bouillon, pommes de terre, pizza népalaise et, en dessert, un superbe gâteau portant l’inscription "Namasté pour tous !" Martine n’a pas faim et se sent plutôt mal, Maryse paraît être dans le même cas (Est-ce les vapeurs de pétrole
qui agissent encore ?)Roger est lui un peu barbouillé et Daniel pas dans
son assiette. Sunar s’inquiète pour nos petites santés fragiles.
Il doit craindre que le groupe n’arrive pas au complet à Laprak 

Pendant le dîner, sous notre tente repas, M.Kul Bahadur Basnet nous parle de Laprak, de ses habitants et des problèmes qui se posent au village.
Christian

16 avril
Campement à Kanchok (à l’orangerie :lever vers 5 h 30 … dur, dur pour certains. Martine a été malade toute la nuit, Maryse, qui allait mieux hier soir, est de nouveau malade… Roger va mieux, ainsi que Daniel … Quelle troupe ! Magnifiques paysages avec des cultures  en escalier. Maisons typiques du coin, en pierres. Les animaux ont des abris avec des murs
en branchages et des toits en feuilles. Les familles pauvres ont des toits
en foin ou en paille, produit local gratuit. les plus riches ont de la tôle ondulée, et les " très " riches ont des toits en ardoise et des fours extérieurs en terre cuite. Nous passons dans
un village où le ravitaillement en Coca est de rigueur…  Le village a une "boarding school", et il a l’électricité (un groupe électrogène).
Il y a beaucoup de bijouteries, de marchands de Coca ou Pepsi, selon
les quartiers. Divers arrêts dans les villages pour se ravitailler en Coca
qui semble devenir LA boisson du trek,  remède miracle contre les estomacs barbouillés. Arrêt repas: les cuisiniers s’activent ! Le thé au citron rituel
est prêt. Viande, riz, salade, fromage, pain au fromage, nous ne mourrons décidément pas de faim ! Les plus malades essaient de faire un somme pour récupérer, pendant que Monique, Brigitte et Sébastien battent quelques cartes à jouer. J’ai failli oublier le plus important: les spectateurs! Pendant tout le repas, des enfants aux yeux bridés très sages – quel changement
par rapport aux enfants vus avant ! nous regardent de leur poste d’observation . Jo donne à chacun
une lingette, et ils attendent sagement leur tour en rangs d’oignon, très très sagement. Jo, Ginette, Bernard, Denise et Christian leur apprennent des mots français et Bernard donne une casquette à un gamin et lui permet d’essayer ses lunettes. Casquette, bonbon, chapeau, lunettes que de mots appris en quelques minutes! Départ vers 14 heures… dure montée sur des escaliers de pierre qui semblent
ne jamais en finir et sous un soleil de plomb… grand coup de chapeau
aux malades!  Au sommet des escaliers, un repos bien mérité de quelques dizaines de minutes . Le tonnerre gronde de l’autre côté de la montagne… Espérons que nous serons épargnés et que nous ne trouverons pas la pluie ! Nouveau départ et ô surprise, ô choc, quelle est cette nouvelle vue? 
 

De nouveaux escaliers! encore plus raides… mais moins longs, heureusement Nous partons en deux groupes, et le deuxième groupe s’est arrêté, atterré à l’idée d’avoir encore à gravir tous ces escaliers! Enfin, nous redescendons et apercevons les tentes qu’on est en train de monter… Il y a une pièce d’eau, mais la couleur tire sur le verdâtre, alors le bain rêvé sera pour une autre fois ! J’ai oublié : il y avait un drapeau maoïste au sommet
de la montagne (incursion des " rebelles " qui sont hostiles à la royauté
et au régime actuel népalais). Arrivés au camp, nous attendons nos cuvettes d’eau pour nous laver. Thé et petits gâteaux…et M. Basnet nous parle
de son rapport sur Laprak, avec Frédérique et Christian à la traduction. Ce rapport est vraiment très détaillé, et nous tombons de sommeil après tous ces escaliers, alors je vous laisse imaginer la tête de nos randonneurs français ! "Miam Miam ready !"
Le cri de ralliement est lancé et tout
le monde se rue sous la tente-repas : soupe aux champignons, cannellonis légers et vides, frits et froids (durs à avaler), haricots verts, patates frites, sauces, et pour finir…" chocolate pudding ".
Pendant le repas, nous apprenons que "merci" veut dire "paresseux"
en népalais (ou serait-ce en gurung ?). Plus tard, au village de Laprak,
nous aurons la signification comique de "merci beaucoup"!
Frédérique


17 avril
Ce matin, il fait un peu plus frais mais le soleil a vite fait de nous faire enlever nos petites laines; après un petit-déjeuner toujours aussi copieux. C’est bizarre, mais aujourd’hui beaucoup ne prennent que du thé et des toasts avec du miel. Nous commençons par un lente ascension pour sortir
du village avant de redescendre vers le village suivant. Devant nous l’Himal Chuli et le Bouddha Himal illuminés par le soleil levant, fermez les yeux …
les images reviennent …on y est ! La première pause s’impose, au pied
d’un grand arbre; aujourd’hui Maryse a retrouvé le moral, Martine se sent beaucoup mieux, c’est Sébastien qui prend la relève ! Au fur et à mesure
de notre lente montée,
les paysages changent, deviennent plus arides;
les visages sont un peu différents: on voit beaucoup d’enfants aux yeux clairs; on sent davantage la pauvreté des habitants. Plus que quelques efforts avant d’atteindre notre coin déjeuner.
Après la pause déjeuner
et un certain nombre de marches, le chemin serpente à flancs de montagne avant de s’enfoncer dans la forêt; le nez en l’air, on tente d’évaluer
le chemin parcouru mais surtout celui qui nous reste à faire; le sommet semble proche mais pourtant il recule à chaque détour, à chaque croisée
des chemins. Le groupe s’est scindé en deux; devant, on ne les voit plus ! Sunar semble un peu inquiet: nous n’avançons pas très vite, avons-nous pris le bon sentier ? Tout à coup, nous apercevons du bleu entre les branches
des arbres. Pas du bleu du ciel, un bleu plus profond, celui des tentes !
Nous sommes arrivés.
Nous dormirons ce soir juste avant le col du Darchey, à 2700m d’altitude (nous sommes partis
 le matin de 1800m). Le temps
de reprendre nos esprits,
et nous voilà dans les nuages:
à cette altitude, les soirées
sont fraîches ! Le feu de camp est le bienvenu. Après le repas (soupe, riz, bananes flambées au raksi !), celles et ceux qui tiennent encore debout entourent M. Basnet pour une veillée au coin du feu. M. Basnet se met
à chanter des chansons traditionnelles népalaises. Tout le monde reprend
en chœur. L’ambiance est très chaleureuse ! Quand à ceux qui ont pris rapidement le chemin des tentes, les chants leur sont parvenus de loin
et ils n’ont pas cherché à retenir les paroles.
Brigitte

18 avril
Bien au chaud dans nos sacs de couchage, nous avons passé la nuit au col du Darchey, vers 2 800 m d’altitude. Au petit matin, il ne fait pas très chaud. Encore une journée de marche avant d’atteindre notre but …
6H00 : on nous amène le thé qui nous réchauffe ! Les porteurs s’empressent de prendre nos sacs pour remplir leurs paniers. Certains portent des "bokus", genre de capes en laine très serrée qui les protègent du froid, du soleil
et de la pluie. 7H00 : on nous sert un petit déjeuner très énergétique.
8H00 : Après avoir dit au revoir à un groupe de trekkeurs suisses, le départ
a lieu avec une lente montée dans une belle forêt de rhododendrons :

des rouges, des roses, des blancs. La flore
est très belle quoique peu variée. Nous passons devant la pierre qui marque l’entrée dans
le secteur de Laprak. Un petit arrêt près d’un "mani", petit monument construit à l’endroit
où on a enterré un mort. Il porte des drapeaux de prière. Deux dames arrivent , très propres dans leurs jolis habits. L’une porte un petit mouton dans son panier, l’autre tricote
en marchant. Elles s’arrêtent et nous observent. Nous lions connaissance et elles nous disent être de Barpak. Un peu plus loin, une autre rencontre : un homme jeune porte sur son dos, dans un panier, un vieillard malade, son père
qu’il descend à l’hôpital de Ghorka. Une femme les accompagne avec un maigre balluchon. 65 km à pied ! Nous n’en croyons pas nos yeux. Nous prenons notre repas à Nambeh, proche de Laprak. Il fait froid, le ciel s’obscurcit. Sunar retrouve sa grand-mère qui vit là quand ses bêtes sont à l’alpage. De jeunes enfants parés de fleurs de rhododendron nous regardent avec curiosité. Nous repartons à travers les alpages
et suivons un chemin escarpé sur le flanc de la montagne.

 


RECITS DE VOYAGE
PAGE  3