LES AMIS DE LAPRAK

 


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TREK A TREK A LAPRAK 1998, SUITE ET FIN


 

un chemin escarpé sur le flanc de la montagne. Enfin nous apercevons Laprak, plus bas au loin : grand moment d’émotion! Après quatre jours
de marche par monts et par vaux, nous arrivons enfin à destination … Vers 16H00, nous arrivons
à l’école. Nos tentes sont déjà en partie montées dans la cour. Nous sommes accueillis par les instituteurs et les enfants qui nous attendent, nombreux. Il faut passer sous une sorte d’arche portant une banderole rouge avec l’inscription "SVAGATAM" qui signifie "BIENVENUE". Les enfants nous donnent des poignées de pétales de fleurs. Nous avons droit au célèbre "tatouage" à poudre rouge sur le front. La dose de poudre rouge
est forte, nous ressemblons à des clowns…
C’est la fête pour tous ces enfants et un moment d’émotion forte pour nous tous ! Après nous être installés dans nos tentes, nous sommes tentés d’aller voir le village que nous apercevons plus loin
en contrebas. Nous descendons à nouveau d’autres escaliers. Namasté, des voix d’enfants nous saluent de tous côtés. Les gamins nous regardent avec curiosité. Ils sont assez sales et souvent leurs pauvres habits sont déchirés. La plupart portent
des tongues en plastique, d’autres marchent pieds nus.
Il y a, à certains endroits du village, des robinets d’eau qu’on laisse couler. L’eau est là, mais on n’a probablement pas appris aux enfants à se laver.
De la fumée sort du bord des toits : il n’y a pas de cheminée sur les maisons. Les filles portent des châles de laine. Nous sommes très surpris par ces images fortes et inattendues. C’est vraiment le choc pour nous tous ! Il règne ici une impression de grande pauvreté, de dénuement, d’isolement …  En attendant la journée du lendemain et des contacts plus profonds avec les habitants, nous remontons furtivement vers notre camp,
sous une pluie fine.
Ginette

20 avril
Nous campons dans la cour de l'école. 7H00 : la journée s’annonce ensoleillée, on fait la queue à la " salle de bain ". Vue claire et nette
sur le Bouddha Himal et le Ganesh Himal. Après le petit déjeuner, visite
de la maison d’une cousine de Sunar, située à proximité de l’école.
Cette maison est construite sur deux étages. Le plain-pied, composé
d’une pièce-cuisine-chambre.
Au centre, un creux à même le sol
pour le feu. Juste au-dessus :
une étagère suspendue pour sécher
et fumer le maïs. Le grenier est réservé aux céréales. Devant,
un auvent hébergeant des poules,
des lapins, des bambous qui sèchent,
des cruches, quelques paniers,
pas de cheminée, pas de fenêtre vitrée non plus, mais de petits volets de bois. Sur un promontoire proche
de l’école, les fondations d’un monastère bouddhiste en pierre, abandonnées par manque d’argent. Nous visitons le village avec M. Santos, le Maire, M. Basnet  et Sunar. Sur la montagne, en amont du village,
des arbres ont été plantés par des femmes, pour éviter les glissements
de terrain (qui ont parfois détruit les maisons du haut du village pendant
la mousson) et pour rapprocher la source de bois de chauffage.
Le village est peu peuplé en cette fin de matinée, tout le monde est dans les champs. Hier, pour la cérémonie d’accueil, il y avait beaucoup de monde car le maire avait affiché un avis annonçant l’événement. Actuellement Laprak ne reçoit pas l’électricité. M. Santos précise que le matériel doit arriver dans quelques mois par hélicoptère et à dos d’hommes. 30kw sont prévus pour chaque maison. Le téléphone sera installé l’année prochaine
à la mairie. Le programme de développement prévoit des potagers
à proximité des maisons. M. Basnet constate que cet objectif est en partie atteint.
La nourriture essentiellement composée de céréales doit en effet être améliorée grâce aux légumes.
Notre visite nous conduit devant
la maison des jeunes, grande et propre, puis devant la maison du groupe
des femmes, sorte de "planning familial", lieu de distribution des contraceptifs. Nous sommes invités ensuite dans
la maison d’un cousin de Sunar.
La façade est décorée de motifs
de points blancs peints pour la fête
de Dasaïn. Cette maison est aussi
en pierre et en terre avec un toit de tuiles de bois fixées  par de grosses pierres. Une " famille recomposée " habite cette maison. En Pays Gurung, lorsqu’il y a décès du père et /ou de la mère (l’espérance de vie est de 42 ans) les enfants sont "adoptés" par des oncles, tantes, voisins.
Nous poursuivons notre ballade, ici un homme fait la vaisselle à la fontaine, un autre fait la lessive. Là un petit homme assis devant sa porte fabrique un panier avec des bambous. Sur le sol, un tas de laine de mouton sèche sur une toile. Plus loin, une dame déroule un écheveau de laine sur
des bâtons piqués à même le sol : elle tisse la trame d’un " boku "
que la voisine achèvera sur un métier à tisser. Puis nous faisons un arrêt devant le menuisier au travail. Seuls outils :
une scie, un rabot, quelques ciseaux à bois pour fabriquer des planches
et une armoire. Pas de magasin à Laprak. Pas de stock de quelque produit que ce soit. Lorsqu’on a besoin
d’un objet, on le commande à l’artisan. Nous passons devant un petit temple bouddhiste : pierre et bois, délabré et pauvre, abritant des statues " naïves "
de Bouddha. Remontée lente jusqu’à l’école, une horde d’enfants dans notre sillage. Christian donne des signes de rapide intégration, il est descendu à Laprak
en tongues et crache en remontant la côte! Après-midi pluvieux. Avec les Laprakis on joue au volley, on chante en népalais ou en français, on prend des cours de langue, on joue aux échecs, au tarot, on fait la sieste. Le groupe décide
 

de parrainer, pour ceux  qui le souhaitent, un enfant ou deux par personne pour payer les frais de scolarité (environ 60 francs pour un an).Le comité chargé de l’Education donnera le nom des enfants qui ont le plus besoin d’aide. Le rythme scolaire est de 11 mois d’école, un mois de vacances pendant la mousson. 18H30 : mise en place et inauguration, à l’entrée
de la cour de l’école, de la pancarte de bois gravée par Bernard et ses apprentis Laprakis. Dernier dîner à Laprak, en compagnie des instituteurs. L’isolement de Laprak est un sérieux handicap pour recruter des enseignants.
Ils semblent en demande de contact et de chaleur humaine.
Nous nous reverrons…
Monique

21 avril
Réveil à 5H30, toilette à la fontaine de l’école. Je distribue mes derniers savons aux enfants qui ne manquent pas de nous imiter. Petit déjeuner
à 6H50, sans grand appétit (la nostalgie du départ) malgré un effort particulier du cuisinier sui nous sert des petits pains aux fruits confits
et de Sunar qui nous offre des œufs frais donnés par sa tante qui habite Laprak. Christian remet au comité local de Laprak, représenté par de jeunes
 femmes, une somme de 5000 roupies (environ 500 francs), don de l’AFIFC.
Départ vers 7H30. Les instituteurs sont présents, les habitants nous font
une haie d’honneur. Nous avons droit à nouveau au "rouge vermillon" signe d’au revoir, mais certains, plus prudents qu’à l’arrivée, tendent les mains
pour recevoir la poudre afin d’éviter d’être trop colorés ! Dernières photos devant le panneau "Montbéliard Laprak 8000 km -AFIFC 1998".
Il est difficile de quitter ces villageois qui tiennent à nous saluer avant d’aller exécuter leurs tâches quotidiennes. La lente montée commence, je ne cesse de me retourner et je ressens une impression d’abandon,
mais je suis sûre que nous reviendrons. Nous retrouvons
les rhododendrons, fleur nationale du Népal, des rouges,
des roses, des blancs. Après une demi-heure de marche, nous rattrapons M. Santos, le Maire de Laprak, qui part
pour Gorkha. Il porte avec fierté une casquette tricolore
sur laquelle figurent les principaux monuments de Paris
et nous interroge pour en savoir plus sur notre capitale.
Premier arrêt à 8H45 pour admirer la vue sur le "Ganesh Himal" et le "Bouddha Himal". Nous nous arrêtons devant
le "Mani" que Sunar a construit après la mort de son Grand père : c’est un petit monument de pierre élevé
à l’endroit où les cendres du défunt ont été enterrées. Chacun dépose une fleur de rhododendrons sur le Mani.
Nous croisons des habitants de Laprak déjà partis
se ravitailler en bois de chauffage. Second arrêt à 11H50 pour le repas
de midi. Très belle vue sur le village de Barpak en contrebas.
Le soleil est très fort et l’ombre rare. Le repas nous est servi à midi. Jeet
nous distribue du pain de Laprak, de la salade de riz, haricots blancs, aubergines, saucisses, beignets puis pêches au sirop et thé. Arrivée à Barpak. Ce village paraît plus " civilisé " avec l’électricité, le téléphone, une école
où les enfants portent des uniformes. Nous visitons une fabrique de papier népalais.Ce papier très épais est confectionné avec une fabrique d’un arbre : le "daphné". Certains font des achats de papier et de gants en Mohair.
Nous sentons que Sunar est pressé de reprendre le chemin et nous commençons notre descente, assez raide, vers la vallée, au milieu des champs de blé et d’orge. Nous rencontrons quelques femmes travaillant dans
ces cultures. Tout à coup, nous apercevons un téléphérique, ou plutôt
une sorte de monte-charge transportant



des marchandises. Après avoir bien observé, nous nous rendons compte
qu’il s’agit de nos bagages, ce qui soulage considérablement nos porteurs,
vu la difficulté du relief. Après un arrêt " boisson " dans un petit village,
nous arrivons dans une forêt où une couche importante de feuilles mortes rend la descente encore plus difficile. Quelques-uns commencent à ne plus sentir leursjambes et cette crispation tétanise les muscles. A la sortie
de la forêt, nous apercevons la rivière et nous aspirons tous à tremper
nos pieds dans l’eau.



Nous changeons de vallée après avoir traversé un pont suspendu.
La végétation change, nous retrouvons des bananiers, du maïs. Vers 17H00, nous arrivons enfin à notre camp et nous installons pour la nuit au bord
de la rivière "Daurandi Khola" aux eaux limpides au milieu d’une végétation luxuriante. Vers 18H00, nous décidons de nous laver, et tout le monde,
plus ou moins dévêtu, se laisse aller au bain, et ce moment de détente
est même apprécié par nos amis népalais. Après ces moments très agréables,
le repas du soir est servi et la nuit qui suit est bercée au son du torrent tout proche.
Denise

RECITS DE VOYAGE
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