TREK A LAPRAK 2000 ( SUITE)

 

Pendant que les cuisiniers s’affairent, nous allons faire notre toilette dans
la rivière. Chacun choisit le gros rocher qui le cachera des regards indiscrets. L’eau fraîche nous ravigotte .
Nous sentons " bon " la savonnette. Les plus courageux se tremperont entièrement comme nos guides, pourtant l’eau est froide.
Fred s’affole : ses lunettes ont disparu dans les flots. Il cherche :
" Adieu lunettes ." Premier miracle : il les retrouve mais il manque un verre ;
il cherche encore et second miracle : le monocle devient binocle. Ouf ! Quelle chance !!! Tiens ! Alain n’a pas bougé. Il est toujours allongé
sur son rocher tel un grand lézard qui cherche le dernier rayon de soleil ! Fausse impression : lui aussi est malade. Alerte : chacun sort sa potion magique et conseille."Miam - Miam ready ! " A table ! Le repas est servi
en plein air. Il est excellent.
Ce soir Sunar annonce que les villageois viendront danser pour nous.
C’est le Nouvel An Népalais. Demain nous serons en 2057.
La fête commence. La nuit est tombée, l’air est tiède. Les villageois se sont installés. Ils chantent au rythme du mental (tam-tam népalais). Deux jeunes filles se mettent à danser puis c’est le tour du gamin. Ils sont gracieux
et suivent parfaitement les rythmes. Enfin arrive une " mamie " qui à son tour danse pour notre plaisir et pour le sien. Nous sommes tous sous
le charme. C’est alors qu’elle entraîne dans sa danse Anne puis chacun
du groupe puis Antoinette qui en profite pour lui faire faire quelques pas
de rock. Tout le monde en fut ravi. Et on dansa encore et encore.
Pour remercier cette troupe improvisée, Christian remit au chef du village quelques roupies."Namasté - Namasté " Le sourire aux lèvres, chacun regagna sa tente, son " baku ", son village. Quelle belle journée riche
en découvertes dans une nature paisible et somptueuse !
Maryse et Nicolas

13 avril
Nous sommes le jeudi 13 avril. C’est l’an 2057. Journée qui inquiète beaucoup d’entre nous : grimpette, grimpette… ! Il nous faut atteindre Barkap (800 m de dénivelé). Marche matinale sereine, traversée d’un village dans lequel de jeunes népalaises tissent…
La montagne est toujours aussi belle. Nous découvrons dans les endroits
les plus élevés des manis, monuments érigés pour recevoir les cendres
des guerriers Gurungs morts et incinérés loin de chez eux…
Le moral des troupes est au beau fixe. Denis aurait trouvé sa pierre tombale. Anne, enrhumée, s’est mise aux antibiotiques. A préciser : Antoinette ne chante pas. On annonce la " pause coca " avant la montée !
C’est reparti ! Nous passons sur un pont suspendu ; le lit de la rivière
a souffert : éboulis impressionnant dû à un glissement de terrain…400 m
de dénivelé : repas sur une terrasse exceptionnelle, en contrebas d’un village. C’est le premier village vraiment Gurung que nous rencontrons
(les Gurungs habitant la montagne). Jusque là nous croisions des villages indo-népalais (dans la plaine) Comme tous les jours nous apprécions
notre délicieuse citronnade et notre repas préparé avec une efficacité
et une attention touchantes.
Nous avons notre "Tarzan du Népal" : Dambar, puis notre ventriloque "Bébé" : Il imite le nouveau-né pleurant à merveille !Denis a des velléités
de porteur, il s’est attaqué au four ; il est resté cloué sur place !! L’école
du village comptait 5 classes au départ. Il n’y en a plus que 3 maintenant. Cette école a été très abîmée par la dernière mousson ; le gouvernement avait promis de l’aide, mais on attend toujours… Bien sûr, Christian s’intéresse à cette cause. Il leur demande d’établir un projet
et de le remettre à Laprak. On remet aux officiels un filet de volley
et des ballons achetés à Katmandou et offerts par l’AFIFC. La marche continue ; le groupe s’est scindé en deux. Fred nous fait son petit malaise ! Rien de grave. Temps couvert.
Dambar nous annonce la pluie.
Ici, c’est un paysage tout à fait différent. Village beaucoup plus riche.
Ce sont des Gurungs Ghaley ; ils seraient supérieurs aux autres
d’où l’existence de rivalités entre les deux groupes. Présence d’un dispensaire. C’est le premier village électrifié que nous rencontrons.
Le drapeau national flotte : c’est le Nouvel An Népalais.  Les drapeaux
de prière flottent également : Le bleu : le ciel, Le blanc : les nuages
Le rouge : le feu, Le vert : la nature, Le jaune : le soleil.
Grande négociation entre Sunar et les villageois. Sunar pensait bivouaquer sur le terrain scolaire mais le village s’y oppose. C’est la première fois que cela arrive. Et on repart, et " regrimpette ". Sunar dit qu’ils ont trop fêté
le Nouvel An et qu’ils sont saouls ! Il pense que c’est mieux d’aller plus haut compte tenu de " leur état " !
On est arrivé ! Installation plutôt difficile du camp. Les tentes sont tournées vers le ravin ! L’orage s’annonce, Marie-Claude est allergique à l’orage ;
elle nous fait une " tourista psychologique " ! Mais la " vraie tourista " continue de sévir. Au milieu de tout cela, une belle procession descend
de la montagne, avec chants, musique… Le campement se prépare pour
la soirée conviviale et la nuit réparatrice.
Christine

14 avril
Le trek continue. C’est le troisième jour de marche. S’il n’y avait les cultures en terrasse sculptées en marches d’escalier, les bannières imprimées
de prières qui claquent au vent, on se croirait dans les Alpes.
Mais les français que nous sommes se trouvent au Népal, petit royaume
de 150 000 km2 en forme de rectangle, où le temps refuse de se précipiter. Nous avons quitté Barpak, perché à 2 100 m d’altitude, sous le soleil.
Les pieds bien chaussés, nous gravissons des marches centenaires
qui nous coupent le souffle, nous cassent les genoux.
Je redoute un peu cette nouvelle journée, non pour les difficultés
qu’elle représente mais pour la découverte de Laprak, de ses habitants
et de ses enfants. Nos guides nous sourient en nous voyant essoufflés pendant les ascensions.
"Doucement, doucement", recommandent-ils… en nous laissant parfois
sur place, histoire de cavaler comme des mouflons jusqu’au sommet
d’une crête. Mais leurs rires, aujourd’hui, sont plus gais, plus joyeux :
dans quelques heures, ils fouleront la terre qui les a vu naître.
Chemin faisant, nous apercevons Bouddha Himal, Himal Chuli ou encore Hiuchuli, ces montagnes de la chaîne himalayenne où l’air est si pur
que le regard voyage à perte d’horizon. Quelques heures plus tard,
dans la matinée… France marche devant moi. La forêt nous accueille, ondulée de collines couvertes de rhododendrons, fleurs emblématiques
du Népal. Dans ces chemins pierreux et raides, ombragés de ces magnifiques arbustes aux couleurs chatoyantes, nous croisons
des villageois, la hotte chargée d’écorces qui seront vendues
par la fabrication de papier. Le ciel, soudain, s’assombrit. Il est 11 h. Progressivement, nous atteignons un col perché à 2 700 m qui nous conduit à une plate-forme, limite des territoires de Barpak et Laprak, où se dresse
le mani du grand-père de Sunar, stèle érigée en son souvenir.
Il nous faut repartir sans attendre le reste du groupe. A midi, une toile
de tente montée à la hâte par les guides nous permet de prendre notre repas à l’abri d’une petite pluie fine, annonciatrice d’orage. De gros nuages couleur d’encre ont accéléré le départ pour Laprak, situé à 1 h de marche, en contre-bas des montagnes. Et c’est sous une plus battante que nous accueillent, en début d’après-midi, femmes, maire, instituteurs et enfants du village. Depuis plus d’une heure déjà, ils nous attendent, stoïques
et trempés, les pieds nus dans l’eau boueuse et les bras chargés de fleurs. Quels pouvoirs magiques habitent ces villageois qui ont
bravé l’orage pour nous faire une haie d’honneur et nous escorter jusqu’à l’école?
Mains jointes sur la poitrine, sourire aux lèvres, nous échangeons
le traditionnel Namasté, tout en recevant le tika sur le front, signe
de présence divine et de purification. Revêtus de multiples colliers de fleurs, sourire aux lèvres, nous atteignons enfin Laprak, village de 3 000 habitants, avec ses maisons grises recouvertes de lauzes de bois et de pierres,
où l’on vit sur la terre battue sans eau ni éclairage. Que ces habitations sont différentes de celles de la vallée, coiffées de chaume, aux murs peints de couleur ocre. Dans la cour de l’école, située sur les hauteurs, se masse le reste de la population, silhouettes vêtues de sombre et visages empreints de sérénité. Dans l’euphorie générale, chacun se presse : retrouver
son filleul, répertorier les enfants parrainés, prévoir un nombre suffisant
de colis à distribuer. Les " anciens " de Laprak vont et viennent,
se congratulent. C’est un bric-à-brac de mémoires croisées, une immense armoire à souvenirs pour ceux qui connaissent déjà Laprak et le fréquentent depuis plusieurs années. Asa, le jeune guide qui, gentiment, me porte mon sac à dos depuis le début du trek, me présente sa sœur et sa grand-mère. J’en profite pour faire quelques photos.Plus tard, dans la soirée, nous serons officiellement reçus par le maire et son adjoint, par le directeur de l’école, Rajendra, et deux instituteurs. Vers 18 h, un thé est servi sous le tente centrale, où chacun y va de sa chansonnette pour préparer la fête
du lendemain. Un savoureux repas népalais est ensuite servi.
Nous nous couchons de bonne heure, récompensés de nos efforts.
Le chemin parcouru depuis Katmandou valait bien cette leçon : Laprak
et son peuple nous apprennent l’harmonie du cœur et de l’esprit…
Martine et Marie-Claude

15 avril
Nous dormions profondément quand nous avons été réveillés vers 5 h
du matin par un vent violent soufflant en rafales. C’est un peu dommage
car cette journée d’étape à Laprak devait nous permettre de faire la grasse matinée. Les assauts de cet orage cessent vers 7 h. Nous prenons notre petit déjeuner une heure plus tard  sous le regard curieux des enfants groupés au bord des terrasses qui surplombent notre " salle à manger ".
Vers 9 h 30, nous nous dirigeons par petits groupes en direction de l’école du village où la cour de récréation bourdonne de l’agitation des enfants, accompagnés pour certains de leur mère. Le directeur de l’école, Rajandra Dhakal, M. le maire de Laprak Santos et Christian s’affairent en préparant
le banc garni de tissu blanc et destiné aux prises de vue des enfants parrainés. Profitant de cette agitation, Antoinette s’est isolée
dans une salle de classe pour redonner une nouvelle jeunesse au panneau de bois " Montbéliard – 8 000 km " qui, planté lors du trek de 1998, indique la direction de Montbéliard. Celui-ci s’est enrichi de trois petites croix gravées et peintes qui symbolisent les trois voyages de l’AFIFC à Laprak.
L’effervescence est grande dans la cour de l’école.
Les enfants qui ont été pris en photo et ont reçu leur cadeau sont émus
et fiers à la fois et la plupart vont s’empresser de le confier à leur mère
ou de descendre au village comme des cabris, afin de faire partager leur joie à leur famille. Vers 15 heures, c’est le repas tant attendu qui nous est servi. Au menu : thon, salades de chou et de carotte, pommes de terre, toasts
au fromage et salade de fruits en dessert. Pour faire glisser tout cela,
on nous propose du thé ou du café soluble.
 

Ensuite, nous descendons visiter le village de Laprak, guidés par nos amis sherpas et accompagnés d’enfants, bondissant et rebondissant de pierre
en pierre et qui chantent à tue-tête " Alouette ". L’aspect du village
est assez austère avec ses maisons de pierres couvertes de bardeaux maintenus en place par de gros cailloux pour éviter leur chute pendant
la mauvaise saison des pluies. Les ruelles sont très étroites et leur tracé ressemble à un labyrinthe. Au détour d’une construction, nous rencontrons des artisans qui travaillent la laine en tissant les fameux " bakkus "
et la paille en vannant pour créer les " dokos ", ces grandes hottes portées par toutes les femmes et même les petites filles.Nous allons jusqu’au bord de l’énorme faille qui est apparue à la lisière du village lors de la dernière terrible mousson.
Ce glissement de terrain a provoqué la disparition totale de plusieurs maisons et la mort de 5 personnes. Nous rencontrons un vieillard
dont une partie de visage a disparu : dans sa jeunesse, il a subi l’attaque d’un ours. Juste à côté du petit temple bouddhique, un jeune garçon,
tout morveux, porte dans ses bras un petit poulet. Le petit gallinacé
est tout occupé à faire la toilette nasale de son maître en picorant délicatement ce qui s’écoule des narines… Un fois le nettoyage terminé, c’est au tour du bambin de sucer le petit bec de son protégé.
C’est peut-être ce qu’on appelle avoir de la reconnaissance !
A 18 h, nous retrouvons la cour de l’école encore remplie de femmes
et d’enfants. L’atmosphère y est bon enfant, beaucoup de mères donnent
le sein à leur bébé, d’autres bébés dorment dans leur panier.
Pendant notre visite au village, 62 nouveau-nés ont reçu de la layette, apportée de France et provenant en grande partie des petits-enfants
de Suzanne et Jean-Claude. Messieurs Santos, Rajendra et Christian clôturent cette manifestation par des discours… En attendant le dîner, certains se retrouvent au café du coin, en face du  " bazar ".
C’est que Laprak change de visage d’un trek à l’autre : Est-ce une bonne chose ?
Après le repas constitué de soupe, crêpes croquantes, chevreau, purée maison, salade chou-carotte, gâteau  aux fruits confits, thé ou café,
nous nous rendons dans la cour de l’école pour assister et participer
à la soirée récréative.
Un groupe instrumental est déjà là qui fait quelques gammes et rythmes pour nous faire patienter. Le groupe A.F.I.F.C est assis aux places d’honneur sur des bancs qui ont souvent tendance à avancer sous la poussée
des enfants qui se trouvent derrière nous. La population est venue nombreuse… Ce n’est pas souvent qu’un spectacle est proposé à Laprak.
Des jeunes danseurs et danseuses exécutent des danses rythmées
par les percussions et adoucies par le chœur des femmes. Puis une scène nous est présentée avec deux chamans, un berger et un " faux mouton " plus vrai que nature, accompagnés de deux musiciens. Ensuite c’est au tour de " Berlioz ", dit Fred, de diriger son chœur à la baguette pour interpréter
la Marseillaise, quelques chants populaires et la sempiternelle " Alouette ".
La soirée se terminera avec la reprise générale de l’assistance de " Resam Firiri ", chanson très populaire au Népal.
"Resham Firiri, Resham Firiri
Oudera janki dadama
Bhanjang
Resham Firiri
Kodo charan, makaï charan
Dhan chareko chaïena
Pachi pachi, nawan kanchhi
Man pareko chaïena
Resham Firiri…"
Après, le moment est venu de nous glisser sous les tentes. Pour certains
et certaines d’entre nous, la soirée se terminera devant le café, en terrasse, par des chants et des danses.
Antoinette et Bernard

16 avril 2000
Ce matin, les montagnes frappent aux portes du ciel. Le Hiuchuli, le Bouddha Himal sont inondés de soleil mais Sunar a prétendu hier que, les montagnes " se rapprochant ", nous aurions de la pluie…
Fred, matinal, voit miraculeusement réapparaître le linge sur les fils tendus entre les tentes : il  avait été protégé durant la nuit par nos anges gardiens.
Les enfants s’alignent déjà sur le muret, attendant le réveil du camp avant d’aller à l’école. C’est aujourd’hui la rentrée scolaire pour nos filleuls. Iman apparaît, un plateau de thé à la main. La journée commence…En contrebas du campement, 8 hommes et 3 femmes s’affairent sur le chantier
de construction d’une maison. Les murs de pierre sont à demi montés.
Les femmes constituent des boules de glaise malaxée au préalable
avec leurs pieds et les portent dans un " doko " aux hommes
qui utiliseront ce matériau pour solidariser les pierres. Une radio locale
les accompagne , le chant du coq tout autant. Bernadette, de retour
d’une opération photo matinale, narre sa rencontre avec un groupe
de trekkeurs alsaciens : ils repartent après avoir passé la nuit
à proximité de notre campement sans chercher à nouer le moindre contact.
Il semble qu’ils soient à l’initiative d’une autre opération de parrainage
pour certains enfants allant au collège de Gorkha en internat.
Une meilleure synergie entre les actions semble nécessaire pour atteindre notre but : aider le maximum d’enfants à réussir dans leur milieu local.
Ce serait un non sens que de faire de l’humanitaire un terrain
de concurrence ou, sans aller jusque là, de ne pas mettre les différentes actions en relation. Le rite de réveil du camp se poursuit :
la génération spontanée des cuvettes d’eau chaude se renouvelle comme chaque matin… les rasoirs de toutes sortes entrent en action sous le regard intéressé des jeunes observateurs… le regroupement s’effectue progressivement autour de la toile cirée bleue pour le petit déjeuner.
L’heure de la rentrée approche. Nous nous dirigeons vers la cour de l’école. Celle-ci est envahie par les  centaines d’enfants aux vêtements colorés
et très variés , filles la tête couverte d’un grand châle tombant
sur les épaules, garçons portant casquette ou bonnet, tous rangés en files " népalaises " serrées, interminables, qui se préparent au rituel matinal : leçon de morale, prière, gymnastique, sous la conduite autoritaire
du directeur entouré des instituteurs. Ce cérémonial s’effectue dans un silence impressionnant, sous le regard admiratif des témoins français (dont quelques enseignants nostalgiques… !) préoccupés cependant de repérer leur filleul identifié rapidement hier. Puis les files s’ébranlent et conduisent chacun dans la salle de classe du cours auquel il appartient…
Le travail commence. Il est remarquable d’observer l’intérêt manifesté
et l’implication des enfants dès leur plus jeune âge dans les exercices
qui leur sont proposés même si certains connaissent davantage l’air
que la chanson… A l’extérieur, quelques enfants non scolarisés se tiennent près des ouvertures pour capter quelques miettes du savoir proposé.
Pendant ce temps, dans une salle du premier étage, tout le matériel scientifique dont dispose l’école et apporté l’an dernier par le précédent groupe AFIFC est présenté. Isabelle teste… le microscope avec quelques feuilles ou brins d’herbe fraîchement cueillis sous la pluie qui n’a pas voulu désavouer Sunar !
Isabelle fait preuve d’une telle compétence que le maire et le directeur décident de l’embaucher définitivement à Laprak… Nous hésitons
à la dissuader tant les besoins ici sont grands !
L’après-midi, la visite de Laprak en compagnie des élites du village constitue un autre moment fort de cette journée. Nous découvrons des ruelles
très pentues, étroites, ravinées ; nous croisons des poules
et leurs poussins, des cochons noirs qui se nourrissent dans les rigoles.
Les maisons aux murs de pierres agglomérées avec de la terre sont toutes semblables – sauf celle aux volets colorés du plus célèbre guide de Laprak- avec leur toit couvert de planches retenues par de grosses pierres. Certaines ont souffert lors des moussons précédentes et présentent
des fissures inquiétantes, voire des pans de murs effondrés. 17 d’entre elles ont été emportées l’an passé, au mois de juillet, lors d’un très important glissement de terrain qui s’est permis d’anéantir tout le travail entrepris pour installer une mini centrale hydroélectrique, repoussant une fois de plus l’arrivée de l’électricité dans le village.attirent notre attention sur le local
du " planning familial ". Plus loin, le Bouddha Youth Club nous révèle l’existence d’une maison de jeunes ; le club des femmes laprakis abrite
une coopérative dirigée par la sœur d’Iman, à laquelle on adhère en versant 5 roupies et qui permet d’accorder des prêts aux femmes en situation particulièrement difficile.
Nous retrouvons là des pratiques solidaires dont les femmes sont souvent
à l’initiative dans des pays du monde entier. L’AFIFC devient tout naturellement membre de l’association. Enfin, nous avons du mal à récupérer Alain, installé dans les locaux du responsable local des forêts, poste
qui semble l’intéresser fortement à l’avenir… La soirée se termine autour d’un feu de bois fortement arrosé, installé sur la terrasse du bar local. Nombreux seront ceux d’entre nous qui se réfugieront dans le confort douillet de leurs tentes pour échapper autant aux trombes d’eau qu’aux braises que nos amis laprakis se jettent traditionnellement, manière symbolique de déclarer
leur flamme…
Fred et France, reporters d’un jour

17 avril
C’est le jour de départ de Laprak. Le soleil est au rendez-vous et illumine
les sommets enneigés. Après le petit déjeuner, en présence des notables
du village, une cérémonie pour honorer Christian, notre guide vénéré,
est  célébrée par l’un des chamans du village, qui lui noue autour
du cou un porte-bonheur, petit sachet renfermant des herbes aux vertus magiques. " Vous vivrez aussi longtemps que les montagnes " aurait dit
ce dernier. Prophétie de bon augure…
Christian et Anne repartent en France avec chacun un magnifique bâton
de marche, orné d’une tête d’oiseau magnifiquement sculptée.
A la sortie du village tous les membres du groupe reçoivent, en signe d’au revoir, une kata, écharpe de soie blanche, et beaucoup de villageois sont
là pour nous saluer avant notre départ. Nous nous élevons lentement
dans la montagne et l’école du village reste longtemps visible, au loin. Suzanne et moi garderons à jamais un souvenir ému de l’accueil que nous avons reçu et de notre séjour à Laprak. Mais peut-être plus encore nous resterons marqués par tous ces regards d’enfants si lumineux et si joyeux. Après trois heures de marche qui sont une remise en condition après
le séjour plutôt calme à Laprak, le groupe s’arrête ou plutôt s’affale (voir les photos) dans un pré qui offre une belle vue sur les sommets environnants. Arrêt prolongé qui laisse aux nuages le temps de s’accumuler…


LES AMIS DE LAPRAK

 


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RECITS DE VOYAGE
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