LES AMIS DE LAPRAK

 


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LES GURUNGS
La population Gurung est une des plus importantes populations montagnardes
et une des plus groupées des hautes collines du Népal central. Elle représente l'ethnie prédominante de la région des Annapurna. En 2001, on recensait 543.571 Gurungs,
2,39% de la population du Népal. A titre de comparaison, l'ethnie Sherpa, plus connue,
ne comprend que 154.622 individus, 0,68% de la population.

Les Gurungs sont célèbres comme soldats d'élite et principales recrues des régiments Gorkhas. Ils servent toujours aujourd'hui dans l'armée Britannique, l'armée Indienne,
les forces de police de Singapour et participent aux missions des forces des Nations Unies sur tous les théâtres d'opérations.
 
  

Les Gurungs sont d'origine tibéto-birmane, de traits mongoloïdes et de religion bouddhiste-lamaïste ou bouddhiste-chamaniste.

Dans leur langue, ils n'emploient pas le mot Gurung pour se désigner, mais le mot "tamu".

 

 

 

 

 

 

 

La puissance de l'érosion due à la mousson est considérable, créant un relief très accidenté. Les vallées sont profondes et les versants s'élèvent brusquement
de 1500 à 3000 mètres par une suite de falaises à pic et de plans très inclinés
sur lesquels s'accrochent les villages et les terrasses cultivées.

Comme dans la plus grande partie du Népal, il n'y a pas de routes et les sentiers sillonnent la région. Les marchandises ou les récoltes sont portées à dos d'homme, de femmes et d'enfant dans des paniers fabriqués en bambou.

Le pays Gurung se situe à la jonction d'aires climatiques qui se chevauchent, passant d'un climat subtropical  à un climat arctique, chaud et humide dans
les vallées sud, froid et rigoureux en altitude. L'hiver, l'enneigement est très court
et l'été est très chaud pendant la période de mousson. Cette diversité climatique
a engendré une grande variété d'espèces animales et végétales.
Les plus caractéristiques sont les pins himalayens, les rhododendrons arborescents dont certaines variétés atteignent vingt mètres de hauteur, les orchidées.
Le pays Gurung
Le pays Gurung s'étend sur les hautes vallées du versant sud de la chaîne des Annapurna et de l'Himal Chuli, d'une longueur est-ouest de 140 Km sur
une largeur nord-sud de 45 Km. Il est délimité à l'ouest par la vallée de la rivière Kali Gandaki, à l'est par la vallée de la rivière Budhi Gandaki, au nord
par les hauts sommets et le plateau tibétain et au sud par une série de petites plaines et de vallées comme celle de Pokhara. Il comprend à l'ouest le massif des Annapurna et à l'est celui du Manaslu. Le village de Laprak se situe à la limite est du pays Gurung, dans la région du Manaslu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les origines
La langue Gurung n'est pas écrite, Il est donc difficile de reconstituer avec certitude leur histoire. Leurs traits physiques, de type mongoloïde, leur langue, d'origine tibéto-birmane et leur religion imprégnée de croyances tibétaines semblent indiquer que la population Gurung est essentiellement venue du Tibet pour occuper les pentes sud de l'Himalaya, se mêlant à une population plus ancienne déjà établie.
La tradition orale rappellerait cette migration d'une population de bergers nomades descendue de l'ouest de la Mongolie actuelle par le plateau tibétain
et le royaume du Mustang, pour s'installer sur les pentes méridionales des Annapurna. D'autres légendes suggèrent une migration sud venue de la Birmanie, traversant la région de l'Assam, au nord-est de l'Inde pour s'installer dans la région de Pokhara.

 

 

 

 

                        
                 LES PRINCIPAUX CLANS GURUNG
     
                                                             
     LES TSARJAT

 
GHALE  GHUNDANE LAMA LAMCHHANE
- Sanbri - Tarki - Pungi - Chaimare
- Danke - Takrum - Pangi - Sulba
- Surje - Khelang - Tanki
- Gheltong - Mihpron - Megi
- Relte

                                Les règles de mariages Carjat

         Les Carjat sont divisés en deux paires de clans formant chacune un groupe exogame.
         Les règles de mariage Carjat sont strictement obervées par les quatre clans.
     
                                                 GHALE                                         LAMA
                                               
                                                 GHUNDANE                                 LAMCHHANE

                                                 
                                                   LES SOLAHJAT

  

- Pojyo Jankri - Darlami - Kyapchan
- Gyapri 1 - Kolmain - Taincha
- Gyapri 2 - Kurunchahi - Rakchhya
- Khulal - Solpa - Simponmih

         Les règles de mariage Solahjat sont beaucoup plus souples, et permettent d'absorber des
         éléments non Gurungs. Un Solahjat peut se marier dans n'importe quel clan autr
e que le sien.

 

La population Gurung est organisée en société clanique. L'ensemble des clans est divisé en deux groupes : le groupe "Tsarjat", se traduisant par "les quatre clans" et le groupe "Solahjat", par "les seize clans". Si les clans Tsarjat
sont bien identifiés et les règles de mariage strictement observées, il est beaucoup plus difficile de recenser les clans Solahjat, qui dans la réalité, sont très certainement plus nombreux que seize. La pratique la plus courante consiste à considérer que tout Gurung n'appartenant pas à un des clans Tsarjat est de clan Solahjat. Les Gurungs rejettent toute idée de hiérarchie entre clans, et réfutent l'idée que les clans Tsarjat soient supérieurs aux clans Solahjat, même si cela a été très probablement le cas par le passé. Aujourd'hui, le véritable motif des dissensions entre Tsarjat et Solahjat
est économique. Les Tsarjat sont en général aisés et possèdent une grande partie des terres alors que les Solahjat sont pauvres et leurs champs peu étendus.

Jusqu'au début du XVème siècle, les gurungs ont été gouvernés par
la dynastie des "Ghale", venus du versant nord de l'Himalaya pour s'installer sur le versant sud à Ghandrung, Lamjung et Gorkha. Les mariages contractés entre les "Ghale" et les habitants primitifs donnèrent naissance aux clans
de la société gurung contemporaine. Ils gouvernèrent le pays jusqu'à l'arrivée de princes Indiens "
Rajputs", fuyant Chittor (Rajasthan) après la prise
de la ville par
le sultan Bahadur Shah (1535). Dès lors, la société Gurung
qui ne pratiquait aucun système de caste, subit l'influence des envahisseurs hindous, et forme une caste propre, subordonnée à celle des brahmanes.
La création de la distinction "Carjat-Solahjat" est également née de la fusion de ces deux systèmes, celui d'une société de type tribal ancien Gurung
et celui d'une société de type indien apporté par les nouveaux maîtres
du pays.
Pendant le règne de Prithvi Narayan Shah (1742-1774), roi de Gorkha,
les Gurungs jouent un rôle de premier plan dans la conquête et l'unification du Népal.

 

 

 

 

 

 

 

 

Une vie rude et communautaire
Entre traditions guerrières d’autrefois et émigration économique d’aujourd’hui, la population des villages est démographiquement déséquilibrée.
Elle est essentiellement composée d’enfants, de femmes,
de vieillards
et d’un petit nombre d’hommes ayant plus de 30 ans.
Pour pallier ce déséquilibre, les femmes Gurungs ont du prendre en charge
les travaux domestiques et agricoles, l’éducation des enfants et assurer
la cohésion de la communauté.

La population Gurung vit
quasiment en autarcie, et, est une des rares ethnies népalaises à aimer vivre dans un habitat très groupé. Leurs villages sont importants et peuvent compter plusieurs centaines de maisons.
Les familles sont élargies, dés leur mariage, les filles partent vivre dans
la maison de leur belle mère. Il n'est pas rare que trois à quatre générations vivent sous le même toit.

L
’essentiel de leur temps est consacré au travail des champs, à la coupe
et au transport du bois et à la corvée d'eau. Vieillards et enfants participent activement aux tâches domestiques et agricoles. Le travail des champs
est pénible, aucune tâche n’est mécanisée, mais les Gurungs s’ingénient
à le rendre plaisant. Un Gurung est toujours heureux quand il n’est pas seul, il travaille donc en groupe.
Il existe en pays Gurung un système de travail coopératif qui s’appelle
« le nogar ». Le principe en est simple : au lieu que 20 personnes travaillent chacune seule vingt jours dans un champ, 20 personnes travaillent ensemble un jour dans vingt champs successivement.

Une autre tradition remarquable, mais en voie de disparition est le "rodhi",
où les jeunes garçons et jeunes filles de 14 à 17 ans, vivent et travaillent ensemble pendant plusieurs mois forgeant ainsi de solides liens d'amitié qui dureront toute leur vie. Il permet aux adolescents de grandir sous l'influence et la discipline de jeunes légèrement plus âgés et plus expérimentés.
Les membres du "rodhi" travaillent ensemble le jour et chantent et dansent
le soir. Ils organisent des expéditions pour rencontrer les "rodhis" des villages voisins. Le "rodhi" fonctionne comme une sorte d'internat, traditionnellement réuni dans la maison des parents d'un des membres ou dans la maison
d'un adulte qui est disposé à devenir "père" ou "mère" de "rodhi".
Cet adulte surveille la conduite des jeunes.

Ils aiment à se réunir et les conversations sont enjouées. Ils ont le sens
de l'anecdote et les propos sont souvent moqueurs vis à vis d'eux mêmes
et des autres : le sens de la répartie est un devoir Gurung!
Chants et danses sont rythmés par un simple "madel", tambour à deux faces. Curieusement, dans une société où les mariages sont arrangés, le thème principal des chansons Gurungs est l'amour.
Bien que de tradition guerrière, les Gurungs présentent un caractère calme, non agressif et plein d'humour, travaillent collectivement sans se disputer.
Ils sont très affectueux et tolérants avec les enfants et très respectueux des personnes âgées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une économie vivrière
Les Gurungs sont traditionnellement un peuple d’éleveurs nomades. Aujourd’hui sédentarisés, ils pratiquent une agriculture de montagne conditionnée
par un relief et un climat difficiles. Ils vivent principalement de culture, d’élevage et de cueillette.

L'environnement est magnifique : tout voyageur est impressionné par les terrasses admirablement construites taillées sur des pentes abruptes. Des efforts énormes au cours des siècles ont permis de gagner sur les pentes pierreuses, des champs productifs de grain. Mais ces terrasses étagées de 1.000 à 2600 mètres d'altitude sont de petite surface et ont de faibles rendements. Les Gurungs y cultivent du riz dans les vallées inférieures, et des céréales - blé, maïs, millet, orge - en altitude. Dans les villages de hautes et moyennes montagnes, comme Laprak, des pommes de terre sont cultivées en seconde récolte après la moisson.

 

 

 

L’élevage de moutons, chèvres, buffles et petites vaches de montagne
se pratique de 2500 à 4000 mètres d’altitude dans de petites bergeries itinérantes, au gré des déplacements des troupeaux. Les Gurungs mangent de la viande de chèvre ou de buffle, mais jamais de vache ou de mouton.
Les chèvres sont élevées pour la viande, les moutons pour la laine,
les buffles et vaches de montagne pour leur lait et la fumure des champs.

Les terrasses et les pâturages sont éloignés des maisons, nécessitant
des temps de déplacements importants. Les villageois ont l’habitude
de passer plusieurs semaines hors de chez eux et de vivre dans des cabanes construites au milieu des champs et dans les alpages.
La coupe
et le transport du bois nécessitent quotidiennement plusieurs heures de marche en raison de l’éloignement des forêts dû au déboisement.

Au gré de ces déplacements incessants et journaliers, les villageois cueillent des baies, champignons, orties, fougères, tubercules et légumes sauvages représentant un complément alimentaire important. Ils cueillent également des plantes médicinales, et
" le Daphné ", arbuste entrant dans
la composition du papier népalais, qu'ils destinent à la vente.

La base de l’alimentation des Laprakis est « la tsampa », farine de céréales cultivées au village. Les villages d'altitude troquent les pommes de terre contre le riz cultivé dans les vallées. Chaque famille élève quelques poulets, cultive un petit potager dans lequel il est fréquent de trouver du " Chilam"
et distille le " Raksi ".

En raison de leur isolement dans les hautes vallées, les Gurungs ont conservé des techniques traditionnelles originales.
Les femmes Gurungs filent la laine et utilisent, avec une grande habilité,
une technique très élaborée de tissage. Les hommes Gurungs fabriquent toutes sortes d'outils et d'ustensiles en bois (Pom, pot à lait...) et ont développé un art de la vannerie à base de bambou de montagne, "Le Mah", avec lequel ils fabriquent les "dokos", paniers et hottes utilisés pour
le portage et les travaux agricoles.

Les Bishma Karma
ou BK (Intouchables) ont l'exclusivité de certains métiers artisanaux qui ne sont jamais pratiqués par un Gurung : forgerons, orfèvres, tailleurs, savetiers. Rarement propriétaires de terres, ils travaillent également comme ouvriers agricoles dans les fermes Gurungs.

Le système de caste est bien plus ouvert et tolérant qu'en Inde, mais
il est toujours présent. La langue Gurung ne possède aucun terme signifiant "Intouchable", les Gurungs employant le mot "kami". L'appellation intouchable s'applique à toute personne qui peut "polluer" par contact physique
un Gurung. La notion d'impureté est absente de la pensée traditionnelle Gurung mais, empruntée à l'Hindouisme, elle leur permet de s'assurer
un statut supérieur dans la société népalaise. Les mesures discriminatoires
à l'égard des Intouchables sont moins rigides qu'en pays hindou.
Les interdits se limitent au contact physique, au partage de la nourriture
et à la participation aux rituels Gurungs. Les rapports entre Gurungs
et Intouchables se résument à une collaboration économique mais ne sont pas dénués de cordialité ou d'amitié. La
communauté intouchable joue un rôle important et est étroitement mêlée à la population Gurung.
A Laprak, les Intouchables ont des représentants au conseil du village
et deux instituteurs BK enseignent à l'école.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE DAPHNE
est un petit arbuste, chanvre de type daphné canabina, poussant entre 2000
et 3500 m. d'altitude, utilisé pour la fabrication du papier népalais. Il a la particularité de se régénérer totalement
5 ans après sa coupe, l'équilibre écologique
est
ainsi préservé.
Le papier "lokta" est réputé pour sa beauté
et sa solidité. Il est toujours utilisé dans l'administration. Récolté et écorcé en montagne,  la production finale s'effectue dans les ateliers Mahaguthi
.
Le RAKSI, distillation artisanale de millet fermenté ou de mélange
de céréales fermentées.
Les vapeurs d'alcool sont recueillies par condensation sur la paroi de la bassine supérieure de forme oblongue, pénétrant
à l'intérieur du second chaudron. L'eau fraiche contenue dans la bassine

oblongue est renouvelée de 3 à 9 fois.
L'alcool le plus apprécié est le "tin pani raksi"
ou "troisième eau".
(à consommer avec modération)

LE CHILAM
Plante cultivée par les Gurungs, dont la graine
est utilisée comme condiment. Cette graine, ronde et brune, ressemble à celle du pavot
par sa taille et sa forme. Pour la préparation
du condiment, la graine de Chilam est grillée, pilée et liée à de la tomate et du piment.

 

Une espérance de vie limitée
L'espérance de vie est de 56 ans et un enfant sur quinze meurt dans
les semaines qui suivent la naissance. La cause principale de la mortalité infantile est la déshydratation provoquée par des dysenteries amibiennes
et bacillaires.
Si le pays est pauvre, on ne meurt pas de faim au Népal.
Cependant,
le régime alimentaire est peu varié et présente des carences nutritionnelles importantes, responsables de maladies mortelles et causes de cécité
et de surdité chez les enfants. Des progrès considérables en matière
de santé et d'hygiène ont pourtant été enregistrés ces dernières années, grâce à la mise en œuvre d'une politique de santé publique soutenue par
des ONG et à la mobilisation de la population : politique nationale
de vaccination systématique des enfants, campagnes de distribution
de vitamines A et de de vermifuges, création de dispensaires dans la plupart des villages. 48.000 "Agents féminins de santé communautaire" bénévoles veillent à la santé de la population dans les zones rurales.

Au village de Laprak, un nouveau dispensaire a été construit en 2005
par l'association "Les Enfants de Laprak" :un infirmier et une aide soignante rémunérés par le gouvernement y travaillent, un médecin de Gorkha y assure une visite mensuelle et le suivi des campagnes de vaccinations des enfants.
L'état alloue un budget annuel de 50.000 roupies (550 euros) pour l'achat
de médicaments, soit 2 euros par villageois par an !
Si le dispensaire a le mérite d'exister, ses moyens sont très réduits
et les Laprakis, déjà méfiants vis à vis de la médecine "occidentale", utilisent toujours la médecine traditionnelle. 

La scolarisation des enfants, favorisée par notre association, participe également à l'amélioration des conditions d'hygiène et de santé
:
par
l'enseignement dispensé, mais aussi par les travaux d'alimentation en eau de source propre du groupe scolaire et du quartier de l'école
et par la création de toilettes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Le dispensaire de Laprak
 

Livre d'astrologie

Lama de village



Cérémonie lamaïste

L'Astrologue

 

Un Bouddhisme fortement chamanisé
Les Gurungs et les Laprakis se disent bouddhistes
, mais leur monde
est peuplé de dieux et d'innombrables esprits bienfaisants et malfaisants
qui ne cessent de les tourmenter. Les Gurungs combinent plusieurs traditions religieuses, pratiquant
des pujas hindoues avec les prêtres Brahmanes,
les rituels bouddhistes avec les lamas
. Ils ont préservé, plus que tout autre peuple des collines, des éléments de la religion Bön, religion pré-bouddhiste datant d'il y a plus de 2000 ans, et des croyances chamaniques plus anciennes encore.

Quatre types de prêtres, représentant chacun une croyance différente,
se rencontrent en pays
Gurung : le Lama pour le Bouddhisme, les prêtres "Poju" et "Klehbri" pour les croyances locales et le Brahmane pour
la religion hindouiste.
- Le Lama est le prêtre de la religion bouddhiste tibétaine.
Un Lama Gurung
est un Lama de village, de clan "Carjat". Il fonde un foyer, cultive ses terres
et ne respecte pas la règle du célibat des moines. Il jouit d'un grand prestige, d'une influence religieuse indiscutable, et est très fréquemment appelé par les villageois pour officier.
- Le "Poju" est un prêtre Gurung pratiquant des rites chamaniques
et une forme très antique de religion animiste. Il existe quatre types
de "Poju" correspondant aux quatre points cardinaux et
un Poju est toujours du clan "Solahjat". Le prêtre "Poju" n'a pas de livres, les prières du rituel sont apprises par cœur et les mythes contés dans une langue gurung ancienne.
Il a des connaissances médicales traditionnelles assez étendues,
diagnostique les maladies les plus courantes et prépare des potions
pour guérir les malades.

- Le "Klehbri" est le représentant d'une autre religion locale qui est très proche de celle du "Poju".
Le fond des croyances est le même, mais la langue employée est très différente et n'est pas comprise des prêtres eux mêmes,
il s'agirait d'un ancien dialecte Gurung.
Le "Klehbri" est facilement reconnaissable par son costume de type tibétain (jupe tombant jusqu'aux pieds et camisole couvrant le buste et les bras) et par sa coiffe composée de cinq images de dieux portée en couronne. A la différence du prêtre "Poju", le "Klehbri" danse au moment des funérailles en s'accompagnant de son tambour et de ses cymbales.
- En pays Gurung, le prêtre Brahmane est itinérant, parcourt les vallées
et visite les villages. Seules les familles aisées ont recours à ses services, principalement pour établir des horoscopes.

A côté de ces prêtres initiés à des croyances bien établies, on trouve
le "Dhame" qui se rencontre sur tout le territoire du Népal.
C'est un homme qui n'appartient à aucune organisation religieuse et qui peut, lorsqu'il le désire, entrer en transe et être possédé par un ancêtre "Dhame"
qui lui révèle les causes de la maladie d'une personne, les remèdes pour
la guérir, l'endroit où a été perdu un objet.
Ces "Dhame" sont reconnus
par les Gurungs comme des
extra-lucides qui peuvent à l'occasion intervenir lorsque le Lama, le "Poju" ou le "Klehbri" ont échoué. Rares sont les "Dhames" Gurungs, la plupart sont des Intouchables.

L'astrologue est, également, un personnage important, considéré comme
un
sage, respecté et écouté, tant au plan individuel qu'au plan communautaire : il choisit le prénom des enfants, les dates des mariages
et des cérémonies
et fixe les dates des travaux agricoles (labours, récoltes...).

Les Laprakis qui meurent au village sont enterrés dans un cimetière parcellisé par famille. Un "mani", monument de pierres, est érigé pour enfouir les cendres de ceux qui, morts loin du village, ont été incinérés. Des offrandes sont régulièrement déposées sur les tombes et les manis pour nourrir l'esprit
du mort (fleurs, gâteaux, ...).
Références

- Népal population rapport 2002.
- Guide Gurung de Alan Mac farlane et Indra Bahadur Gurung
- Monographie de Bernard Pignède "Les Gurungs, une population himalayenne du Népal".
- Notes personnelles lors de nos visites au village de Laprak.

Prêtre Klehbri

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Gurungs, aujourd'hui et demain...
L’isolement et la pauvreté de ces villages, n’empêchent pas les Gurungs
de réaliser leurs rêves. Sunar Gurung, berger à Laprak jusqu’à l’âge de 20 ans, est aujourd’hui le premier Népalais guide aux normes internationales (UIAGM) Il a suivi le cursus complet de formation des guides à l'ENSA (Ecole Nationale de Ski et d’Alpinisme de Chamonix). Cette réussite personnelle devrait permettre au Népal d’intégrer enfin l’Union Internationale des Associations de Guides de Hautes Montagne (UIAGM).

Construire un avenir différent de ses ancêtres ne veut pas dire abandonner ses origines et ses coutumes. L’agence de trek francophone TRINETRA ADVENTURE, fondée par Sunar Gurung, emploie à 80% des Gurungs
de Laprak et des villages voisins, comme guides, porteurs et cuisiniers.
Hors des saisons de trek, ils retournent vivre et travailler au village.

Les Gurungs de Laprak et des villages voisins attachent une grande importance à l’instruction, conscients qu’elle permettra à leurs enfants
de faire face aux évolutions rapides de la société Népalaise.
Afin de favoriser la scolarisation des enfants, Les Amis de Laprak financent
la construction d’écoles, le salaire des enseignants et l’achat de matériel pédagogique.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Etudiants des classes 9 et 10 du village de Laprak

 


 

Bernard PIGNEDE,
est mort à l'âge de 29 ans
le 25-11-1961.
Après un séjour de 9 mois au Népal,
il écrit en 1959 une monographie, qui à notre connaissance, est la seule étude anthropologique de l'ethnie Gurung.
Cette monographie intitulée "LES GURUNGS,
une population himalayenne du Népal"  lui valut
le diplôme de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes de la Sorbonne. Elle se déroule au village de Mohoriya, situé au sud du massif des Annapurna,
à proximité de Nayapul. Cette monographie publiée en 1966 est épuisée en France.

Voir aussi le reportage de Jérome Lorieau,
photographe professionnel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-- Les Gurungs d'origine Tibeto Birmane

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Sunar Bahadur Gurung, premier guide de haute montagne népalais aux normes internationales (photo prise à Chamonix)

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